mercredi 22 août 2007
BORDEAUX
Mascarons aux façades cariées
Sous le rimmel du temps qui coule
Pigeons noirs tassés aux corniches
Et le fleuve qui carde sa filasse entre les ponts
Mémoire des aigles romaines
Des gonfanons britanniques
Clochetons ébréchés
Mais les rues sont pavées de granit et de porphyre
Aux créneaux les trompettes
La fête fut splendide
Odeurs mêlées d'alcools et d'épices
Le cristal des gobelets
A des reflets de rubis
Mémoire de voiles et de sabords
De fûts et de coupons
De jupes soulevées
Et de chants de marins
Chargés de sucre et de rhum
Les terre-neuvas ne reviendront plus
Ni les grands paquebots du Brésil
Les quais sont déserts
Les entrepots restent vides
Mais garde-t-on mémoire encore
Cliquetis
Des rumeurs d'autrefois
Remuements de verroteries
Garde-t-on mémoire
Des soleils des tropiques
Des hommes liés
Des filles vendues
Dans les caves vides
Toute honte bue
La ville est noire sous la pluie
Mais elle rêve au sifflement de l'aile bleue
Du siècle qui vient ...
1989 poème primé : Le Jasmin d'argent
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire